Le minotaure déménage
et autres recueils
Christòphoros Liondàkis
Traduit par Michel Volkovitch
2019 — 175 pages — 12 €
ISBN : 979-10-93103-60-0
Christòphoros Liondàkis (1945–2019) appartient à la génération de poètes apparus dans les années 70 — la dernière en Grèce à être née dans un monde encore tout imprégné des mœurs et modes de pensée traditionnels. Parmi ces poètes, il est l’un de ceux qui habitent le plus intensément leur enfance. Il a aimé toute sa vie avec passion la nature — son « premier refuge », « un aimant qui m’attirait et que je suivais fasciné » — ainsi que sa ville natale d’Héraklion, capitale de la Crète, carrefour entre Occident, Afrique et Asie, « ville palimpseste » où l’on retrouve sous le présent tous les étages du passé ; « une ville qui nourrit le mythe, elle-même nourrie par lui ».
Sa voix est un mélange de clair et d’obscur. Tout ici est moins dit que suggéré, avec une fulgurante concision, comme chez Mallarmé, ou Bonnefoy, ou le dernier Sefèris, le plus troublant, celui des Trois poèmes secrets. Liondàkis est de ceux pour qui la vérité ne peut être saisie de face, en pleine lumière, mais par coups d’œil obliques, dans une suite d’éclairs et d’éclats.
On trouvera ici ses cinq derniers recueils, étalés sur quarante ans.
Publié avec le soutien de l’Institut français de Grèce
et le Centre culturel hellénique.
​Le parfum raye le miroir
et la raison à genoux
ressent la nostalgie de l’eau.
Un autre pouvoir
chuchote pour la fleur.
Gendarmes parmi les roses.
En la rencontre qui s’amenuise
une lumière fortuite
pardonne le passé.
Les chiens léchant le gibier
t’accueillent sur la grève.
Gendarmes parmi les roses.